en partant de
« Quatre millions d’années avant notre ère
— AWASH VALLEY, en Éthiopie, pour la première fois dans l’aventure de l’humanité, un primate supérieur se tient debout.
(Communiqué de presse) »
L’aube de nos familles.
Livre 1 — Le paradis perdu.
Quatre millions d’années avant la conquête de la lune, un jeune animal affolé tourne sur lui-même. Son front se plisse, ses dents grincent, ses yeux chavirent. Grr ! Aïe ! Aïe ! Cet espace qu’il connut couvert de forêts s’est transformé en cet épouvantable panorama qui s’offre à sa vue. Il découvre un ensemble tragiquement brûlé, noirci, tragiquement déserté par la vie.
« Qu’est-il advenu du territoire qu’occupa son troupeau ? » L’endroit où les hominidés de ses familles se regroupaient est devenu invisible. À son emplacement subsiste ce précipice menaçant qui s’étend alentour. Une partie de la surface qu’il fréquenta est tombée dans un gouffre démesuré qui demeure grand ouvert comme pour engloutir les derniers survivants. La preuve en est que le jeune entend des rochers et des troncs d’arbres calcinés, qui s’écroulent, en permanence, avec grand fracas.
Comment cet individu désorienté peut-il rattacher son mince passé à ce vide incommensurable ? Celui-ci a-t-il pris la place de la bienfaisante forêt dont il se souvient ?